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 Yoigoshi Toushi

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Yoigoshi

Vice-Directeur
Yoigoshi
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MessageSujet: Yoigoshi Toushi   Yoigoshi Toushi Icon_minitimeMer 2 Mai - 16:11










Yoigoshi


Nom : Toushi
Prénom : Yoigoshi
Surnom : La Dame aux Fleurs
Age : 24 ans
Sexe : Féminin
But(s) et/ou Rêve(s) : Venger sa famille, la Liberté.
Camp et Grade désirés : Vice directeur d'Impel Down
Armes/Capacités Spéciales : Création d'un Saijou-Oo-Wazamono, et possession de quelques couteaux de lancer.

Lieu de Naissance : South Blue
Nature : Humaine
Dieu/Statut : Prêtresse Cancer
Equipage/Tribu/Parti désirés: Aucun
Spécificité : Aucune
"Je certifie avoir lu le règlement, l’accepter et assumer tout acte allant à son encontre..."
Signature : Yoigoshi

Il existe en ce monde des êtres aussi silencieux qu'invisibles. Ces êtres que l'on voit passer, qui restent gravés dans notre mémoire, mais dont on est pas sur d'avoir vraiment aperçu le corps, le visage, l'être en lui même. Pourtant, à chaque instant, la vision de cette âme vagabonde ayant mené ses pas face à nos yeux hante les souvenirs, trouble notre vue, nos pensées, et devient omniprésente en nous. Yoigoshi est ce genre de personne, à la présence irréelle, brumeuse, aux pas légers semant à leur suite un frisson d'oubli, de gène, et de folie.

Son physique, qui au premier coup d'œil pourrait sembler banal, insignifiant, est l'une des raisons de cette présence fantomatique, froide et désagréable. Car loin d'être si banal, son corps fait part entière dans l'originalité de la jeune femme. Les yeux s'accrochant à son dos finement dessiné lors de son passage restent alors perdus dans un univers différent longtemps après son départ, créant un froid silence à la suite de ses marches désolantes. Les hommes comme les femmes restent accrochés à la vision fugitive de cet esprit furtif, essayant alors de se rappeler certains détails de son visage, de son buste, de ses jambes. Pourtant ne vient en leur esprit que l'image brouillée d'une femme simple comme on peut en croiser à tous les coins de rue, seule une longue chevelure blanche aux teintes rosées restant nettement fixée dans les regards vides, une nuée de fleurs à la douce senteur.

Car oui, la jeune fantôme possède des cheveux particuliers. Tombant en une cascade d'argent sur ses épaules, une longue et épaisse mèche sort du lot pour se glisser avec aisance en dessous de son bassin, chatouillant son dos et ses fesses jusqu'à ses cuisses. Variant d'un blanc pur, semblable à une eau cristalline glacée, à un rosé lumineux, sa chevelure aux allures douces et soyeuses encadre un visage particulier, tout aussi glacé que chaleureux, tout aussi plongé dans l'oubli que figé dans les mémoires. De nombreuses mèches fougueuses tombent avec désordre sur son front et ses tempes, jusqu'à recouvrir ses yeux, tandis que d'autres entourent son visage pour aller caresser son fin menton et sa mâchoire, pour ensuite couvrir ses épaules et se reposer contre ses clavicules. Imaginez maintenant voir passer une forme semblable à un esprit cherchant son chemin, à la longue chevelure lumineuse fuyant vers une couleur saumon voletant dans une faible brise. A quoi bon chercher du regard les formes incertaines d'un corps étonnamment absent, alors qu'une neige de fleur semble s'abattre devant vos yeux grands ouverts ?

Pourtant, derrière cette chevelure se cachent des mystères qui ne demandent qu'à être dévoilés aux regards les plus minutieux, les plus curieux. Avant toute chose, abrités derrière la douceur de cette neige capillaire, deux yeux fins prennent place, légèrement enfoncés dans le visage de Yoigoshi. D'un vert émeraude, tendant parfois vers le turquoise d'un océan inondé de soleil, ou d'une étendue glacée dans une nuit d'hiver illuminée par une lune bien visible, les iris de la demoiselle semblent faites d'une multitudes de couleurs et de poussières aux aspects froids des aurore boréales visibles certaines nuits gelées. Souvent fixés vers un point invisible loin face à eux, les yeux de la jeune femme paraissent perdus dans leurs pensées diverses ou vers un but imaginaire, une ombre qui en ferait frissonner plus d'un constamment posée sur ce regard froid aux aspects assassins... Et sadiques. De longs cils sombres remontent au dessus de ses paupières dont les veines ressortent d'une façon fort visible, preuve constante, accompagnant les larges cernes bleutées qui encadrent son nez, de son absence de sommeil. Encadrant un peu plus ces froides iris, deux sourcils finement dessinés prennent place au dessus des yeux de la demoiselle.

Entre eux, se déroulant en une fine et douce courbe, son nez arrondi descend avec paresse, séparant son visage en deux parties asymétriques, laissant au dessus de lui se dresser un front aux allures fières, droit et en partie inondé de mèches fleuries. En dessous, une bouche finement dessinée aux lèvres rosées et légèrement pulpeuses, presque constamment étirées en un froid sourire semblant être adressé aux victimes de ses lames, au monde l'entourant, à tout être présent à ses côtés, voire même ailleurs. Sadique. Glacial. Un aperçu des pires tortures attendant quiconque oserait la défier, ou défier sa loi, celle d'Impel Down, et celle de sa déité. Paradoxalement, cette bouche au rictus effrayant provoque chez quiconque oserait poser son regard dessus une envie irrésistible d'y goûter, au risque de se faire arracher la langue par les dents relativement pointues de leur détentrice.

Sous ces lèvres charnues se dresse un fin menton montrant une mâchoire peu avancée et finement taillée, arrondie dans une douce forme contrastant avec la dureté des expressions (souvent repoussantes de par la haine qui en ressort) de la jeune femme. L'entière composition de son visage étant un paradoxe, le corps de Yoigoshi n'arrange pas la froide beauté émanant de son être, semblant être tant la lune que le soleil, la nuit que le jour, le visible et l'invisible. Sous ses oreilles percées de nombreux trous, tous ornés de petits anneaux d'argent dont l'un est surmonté d'un dragon d'émeraude, un long cou fin vient se déposer sur ses épaules tout aussi fines, à la musculature fort développée sans pour autant être visible. Sa gorge aux veines saillantes est cachée par un vêtement n'abritant que le cou, les épaules et les bras de la jeune femme, d'un cuir noir serré et souple, attaché à l'avant par une simple accroche d'argent. Son cou, quant à lui, est orné d'une chainette en argent (cachée sous le cuir...), soigneusement attachée derrière sa nuque, au bout de laquelle scintille un pendentif dessiné et imaginé par les soins de la femme. Représentant une rose d'argent aux aspects féériques autour de laquelle s'enroule un dragon d'émeraude, il représente ce qui lui est vraiment cher.

Ses bras alors recouvert de ce cuir sombre, finement musclés, sont chacun recouverts d'une petite plaque d'armure différente. A sa gauche, seul son poignet est entouré d'une sorte de bracelet métallique occupant une petite partie de son avant bras, et couvrant le dos de sa main ainsi que ses longs doigts fins sur la première phalange. Son avant bras droit, quant à lui, est entièrement recouvert de cet étrange acier, dépassant une fois encore sur ses doigts. Ces deux plaques d'acier couvrant les bras de la jeune femme sont aussi souvent utilisées en tant qu'élément défensif qu'offensif, trouvant une parfaite utilité en tant qu'armes de pugilat... Voire même en tant qu'outils de torture... La douceur et la brutalité combinées de Yoigoshi provoquent un mélange d'effet répulsif et attractif, mêlant ses courbes fines et son attirail agressif.

Car la douceur de la femme est bel et bien présente (certes bien cachée, mais il ne faut pas l'oublier !). Sa poitrine, d'une taille et d'une rondeur qui pourraient en faire rougir de jalousie plus d'une, presque entièrement nue, n'est maintenue que par un léger bandage couvrant une très petite partie de ses seins, noué à l'avant par un nœud rapide et solide. Les femmes la disent vulgaire, les hommes ne comprennent pas ce qu'ils voient, perdus entre la contemplation de sa chevelure, de ses yeux, de sa silhouette, ne sachant plus où donner de la tête. Aimant son corps, n'ayant pas peur d'être traitée, injuriée, ne connaissant pas la signification de la pudeur, la demoiselle reste droite et fière devant les regards incompréhensifs se posant sur son corps élancé. Image fugitive, elle ne reste en la mémoire des passants qu'en tant que femme triviale, nue, un brouillard fin dans lequel marche une démone angélique.

Sous cette divine poitrine, le ventre nu de la jeune femme, fin et agréablement ferme, se voit être orné en son nombril par un bijou d'argent en forme d'une petite croix, reflétant chaque rayon de lumière. Seul symbole de sa modeste famille, elle porte ce présent de sa mère comme si il faisait part entière de son être. Ses hanches, elles aussi dévêtues, développées en une courbe ronde parfaite, sont un appel aux caresses et aux baisers... Même si il est vrai que n'importe qui ne peut avoir accès à la délicate peau de porcelaine de la Dame aux Fleurs sans représailles. Ce n'est pourtant pas faute d'avoir essayé, pour un certain nombres d'hommes comme de femmes...

Délicatement posé sur ses reins, la jeune femme porte un bas... Un peu particulier. Formant en son haut une ceinture de cuir à la boucle d'acier, ceinture à partir de laquelle partent deux autres larges lanières (un peu comme des portes-jarretelles...) tombant le long des fines cuisses de Yoigoshi, laissant une partie de la peau de porcelaine de la demoiselle une fois encore nue. Sur ces lanières y sont accrochées encore d'autres, reliant de larges plaques de cuir couvrant l'arrière et l'intérieur de ses cuisses, ainsi que son entre jambes et ses fesses aux formes doucement arrondies. Couvrant le reste de ses jambes, de larges jambières de tissus gris aux motifs violet tombent jusqu'au sol, faites sur mesure à la demande de la Toushi. Cachées et brisant le calme apparent de la tenue de la jeune femme, de larges rangers plaquées d'acier par dessus le cuir lui servent de chaussures de tous les jours, en toutes circonstances. Ne craignant que peu la morsure du froid par habitude d'être peu vêtue, il est rare de la voir porter un manteau ou une fourrure quelconque, ainsi qu'un haut un peu plus chaud.

Accrochés à ses hanches, quatre étuis à coutelas font leur apparition, ainsi que, battant avec légèreté au rythme des pas silencieux et assurés de Yoigoshi, les fourreaux violets de ses Katana aux pommeaux d'acier se croisent derrière ses jambes, achevant de briser la douceur émanant de sa fine et petite silhouette. Car oui, malgré son air dur et froid, malgré son corps fin et élancé, Yoigoshi ne peut se vanter d'être grande. En dessous de la moyenne de taille, seuls son air déterminé et sa posture hautaine offrent à ses observateurs l'impression d'une femme de carrure respectable. Sa démarche, droite et sure, n'est qu'un faible indice sur sa réelle personnalité, qui fera désormais le sujet de cette présentation.


Un léger bruissement. Une odeur délicate. Une nuée de fleurs. Au milieu, le regard vert, froid et profond d'un membre d'Impel Down. Un visage fermé, en partie ombragé par une douce chevelure trompeuse. Un sourire, tout aussi glacial que les iris de la démone. Sadique. Effrayant. Attirant. Sur ses pas, la Dame aux Fleurs ne sème que les pétales de la confusion. Elle joue avec les regards des hommes, elle s'amuse des airs outrés des demoiselles, elle rit des yeux effarés des enfants. Droite, fière, arrogante. Mêlant l'oubli à l'inoubliable, mélangeant le visible à l'invisible, liant l'attirant et le repoussant, l'entière personnalité de Yoigoshi se base sur un paradoxe froidement chaleureux.

Cachée derrière cette silhouette d'ange se blottit une personnalité, souvent froide, agaçante et dédaigneuse, peu appréciée, bien souvent rejetée et repoussée, menant la demoiselle à un caractère fermé et solitaire malgré quelques écarts dans la définition de la solitude.

Peu la connaissent vraiment, car personne ne le souhaite (D'un côté, qui donc voudrait approcher et partager des liens amicaux avec une femme qui ne voit en vous qu'un jouet, un outil, et qui vous jette une fois le travail fini ?), pourtant beaucoup ont pu goûter à sa peau, à son corps... Mais ont perdu certains atouts. Laissant libre court au plaisir charnel, l'humaine répond à chacun de ses désirs, quel que soit le lieu, le moment. Nymphomane sans morale, chaque occasion de profiter d'une âme quelconque lui semble bonne, faisant jouer chacun de ses avantages autant corporels que psychologiques. Malgré cela, perdue dans l'amour de la chair, survient toujours l'envie de voir sur le visage de son, sa, ou ses vis à vis des expressions de souffrance. Menant toujours la danse, rien ne lui procure plus de joie que de voir des iris paniquées, d'entendre des gémissements de douleur, de voir un visage se tordre sous ses attentions morbides et saccageuses. Laissant toujours derrière elle un souvenir cuisant, emportant avec elle ces instants perdus dans le temps, la petite Toushi reste gravée sur le corps de ses « victimes » en de nombreuses traces et cicatrices diverses.

Pourtant, sous cet aspect froid et bestial, sous cet amour de la souffrance d'autrui, la jeune femme aime et réclame la douceur et la chaleur d'une tendre amante, désirant découvrir de nouvelles émotions, d'autres sensations. Ce n'est, hélas pour elle, encore jamais arrivé, trop de choses courent sur elle, trop de peur est lue dans le regard des gens, trop de haine et trop de tentation farouche. Vidée de toute trace d'amour et de tendresse, cette délicate attirance reste un rêve refoulé, rejeté et ignoré la plupart du temps. Malgré son appartenance à Impel Down, quiconque voudrait attenter à sa vie en verrai le prix. Et l'attaquer, quels qu'en soient la façon ou le but, revient fort cher au perturbateur. Rancunière et sauvage, excellant dans le combat au katana et au coutelas, sa parole tant que ses actes sont aussi effilés et tranchants que ses lames. Depuis son tout jeune âge, elle a toujours su briller dans le domaine des armes blanches en tous genres, aiguisant par la même occasion son langage et sa répartie.

Trouvant la joie dans l'ironie et le cynisme, mais aussi dans l'art précieux du silence et de la discrétion, elle sait user de l'un ou de l'autre tant en tant qu'arme sèche, qu'en solide défense. Car il est vrai qu'elle parle très peu. Sauf si il s'agit d'une torture quelconque, bien sur. Ses rares paroles sont alors cinglantes, froides, méchantes, et ont toujours fait d'elle la personne à ne pas côtoyer, et avec qui ne pas discuter. Néanmoins, enfermée derrière cette méchanceté gratuite, un esprit toujours ouvert et une réflexion toujours en marche font de la démone aux yeux verts une personne qui pourrait trouver sujet à débattre, et qui saurait s'exprimer avec dignité et agilité. Tout ne dépend bien sur que de la volonté... Sachant user des mots comme de ses poings, il arrive que son image de terreur belliqueuse laisse place à une pimbêche arrogante à l'argumentation et la riposte bien placées. Et il va sans dire que Yoigoshi en joue. Beaucoup. Quoi de mieux que de briser son image de sadique ne pensant qu'à torturer et ne sachant penser par soi-même, par de douces paroles et de belles phrases bien construites ?

Mais quoi qu'il arrive, son visage reste toujours aussi fermé, quelle que soit son humeur. Il n'y a pas de raison à cela, il en a toujours été ainsi et il en sera toujours de même. Une femme au visage fermé, neutre, vide. Seul un sourire dément est toujours fixé sur ses lèvres, seuls ses yeux brillent d'un amusement malsain ou d'une satisfaction bien cachée, sur l'image invisible d'une scène se déroulant dans son esprit tordu. Un visage de poupée, un cœur en porcelaine. Cacher. Toujours tout cacher, garder enfermé ce qui peut blesser. Camoufler les sentiments, ne pas laisser paraître les émotions. Et alors, se laisser aller dans la démence. Dans les froids bas-fonds de la folie. Du sadisme. De la souffrance. De la douleur. Et de la haine. Renfermée et n'offrant sa confiance à personne d'autre qu'à elle-même, la Dame aux Fleurs mentira à toute question sur elle, sur sa vie passée, sur ses actes. Toujours tout garder secret pour ne pas aimer, s'attacher. Pour ne pas être surveillée. Pour ne pas être dévoilée. Pour vivre en toute liberté et parcourir les océans dans la plus grande discrétion. Prier. Encore une fois. Prier pour sauver son âme. Pour rester abritée, en toute sécurité.

Son attitude fantomatique est la récompense ultime de cet effort incessant. Être sans être. Passant chaque instant de sa vie seule, Yoigoshi ne peut qu'être fière d'être toujours en vie à cette heure-ci. Condamner pour ne pas être condamnée. Torturer pour ne pas être torturée. L'humaine fuit chacune de ses peurs en les appliquant aux autres. Elle est méprisante et inabordable, dédaigneuse, les émotions d'autrui ne l'atteignent pas, tout comme les siennes n'atteignent personne. Pas même sa propre conscience. Elle est effrayée. Toujours. Sans cesse sur le qui-vive. Pour pouvoir se dire libre, dans un monde où seule la liberté se doit de trôner. Liberté ? Qu'est-ce vraiment ?

Elle ne cesse de se poser des questions sur ce qui l'entoure, sur le monde, sur les gens. Curieuse de savoir, et pourtant trop paresseuse pour chercher, elle reste dans l'incompréhension et l'absence de toute réponse. Alors elle se laisse parfois retomber dans l'enfance, et peut rester des heures entières dans la contemplation des astres, allongée dans la solitude, à cogiter. Car même si elle n'obtient pas de réponses, elle explore les différents chemins qui s'exposent à elle, têtue et infatigable. Car pour être têtue, elle l'est... Têtue et fière, sans aucune connaissance de la morale. Que de défauts pourrait-on dire. Mais peu lui importe le regard des autres, tant qu'ils la craignent pour ce qu'ils croient voir passer d'elle. Néanmoins, au milieu de toute cette barbarie, Yoigoshi s'avoue être fascinée par... Les fleurs. Quelles qu'elles soient, leur finesse laisse alors parfois la demoiselle dans de longs états d'admiration inattendue, le sourire accroché aux lèvres, et les pensées lointaines. C'est ainsi que lui est venue la tentation d'en tirer certaines substances, drogues et poisons, qu'elle trouve maintenant le plaisir de créer avec soin.

Elle se plait, elle s'aime (même si la signification d'aimer lui est inconnue) et s'admire. Narcissique, elle prend soin d'elle et le montre, accordant une très grande importance à l'argent qu'elle garde de côté pour se permettre de grandes folies matérielles. Quiconque essayant de lui voler quoi que ce soit se verrait donc une main tranchée lentement dans les jours de bonne humeur, des parties plus sensibles dans des cas de dérangement un peu plus importants. Cette attention toute particulière apportée aux biens matériels apporte donc chez la jeune femme une douceur étonnante pour les objets qui lui appartiennent. Il pourrait même arriver à certains de la voir parler à ses armes, ses possessions, alors considérées comme ses seuls proches, les seules « personnes » sur qui elle peut vraiment compter, voire même ses seuls amis. Mais une fois encore, peu lui importe l'image qu'elle renvoie aux autres... La simple notion d'honneur n'étant alors comprise que pour la totalité d'Impel Down, et de sa propre Déité, pour lesquels elle se donnerait corps et âme.

S'ajoutant à cela, la petite femme fantomatique qu'est la Toushi prie régulièrement sa déité : Cancer. Vouant une partie de son temps à cet être divin, elle s'est appliquée une loi ne suivant ni l'honneur de son organisation, ni son propre code. Tombée dans un froid fanatisme, nombre de ses pensées sont dirigées vers ce majestueux dragon, culte communiqué de génération en génération dans sa famille depuis la nuit des temps. Dernier aspect important de sa parenté encore pratiqué, les rares souvenirs de sa fratrie se rassemblent en cette fascination pour le Condamnateur, dont la simple évocation provoque des frissons d'excitation dans le corps de Yoigoshi.

En bref, Yoigoshi possède un esprit fin et développé, fort raffiné dans l'administration de différents supplices divers et variés, toujours en questionnement. Solitaire en dehors de ses lames et de ses instants de plaisir, elle préfère voguer avec des inconnus qu'elle commande, plutôt qu'être commandée par des personnes vues trop souvent. Sa fierté l'empêche de baisser les yeux quoi qu'il arrive, et quitte à offrir sa mort, jamais elle n'abandonnerait un combat, aussi insensé soit-il, même si elle reconnaît la supériorité militaire de bon nombre de personnes. Guerrière et brutale, se faufile parfois entre ses doigts la douceur d'une enfant de 10 ans, alors perdue dans ce monde bestial. Elle vit maintenant et avant. Elle voit défiler les vies sans prendre conscience de leur prix, de leur valeur. Elle ne comprend que sa propre loi, celle de la survie. Elle veut être libre.

Chacun en ce monde connaît la souffrance, la douleur, et la peur. Trois mots qui pourraient en faire frissonner plus d'un, rappelant des souvenirs à tout un chacun. La vraie souffrance ne s'oublie pas. La peur réelle reste à jamais gravée dans les mémoires. Les grandes douleurs laissent des marques indélébiles dans les cœurs et les esprits. Et tout le monde, perdu entre ces océans, cherche une sortie, un moyen d'effacer ces rappels à l'ordre, de les perdre à jamais. Ainsi, certains se pencheront sur la vengeance, la criminalité, et la terreur, tandis que d'autres, plus calmes, tenteront simplement de passer les plus beaux jours de leur vie. Les plus faibles restent cloitrés dans leur peur de revivre tout cela un jour ou l'autre, et s'enferment dans leur malheur. Mais d'autres encore verront leur souhait exaucé dans l'adoration d'une déité, quelle qu'elle soit. Toutes les peines laissent une trace tranchante dans l'âme d'un mortel. Alors pourquoi ne pas essayer de voir avec les immortels ? Puis vient le fanatisme, qui finalement remue un peu plus le couteau dans la plaie. Du fanatisme naissent des sectes, des familles rejetées, oubliées. De ces familles naissent des enfants parfois un peu... Particuliers.

Mais pour Yoigoshi, fille non désirée de sa mère, ce fut une naissance un peu chaotique. L'accouchement fort difficile laissa de terribles séquelles visibles dès les premiers instants à la dame Toushi, qui retourna alors la faute sur la pauvre enfant qui venait à peine de pousser son premier cri et de prendre son premier souffle. Haïe par ses parents, ce n'est que grâce à la présence de ses deux frères de 3 et 5 ans de plus qu'elle, que la jeune fille put se créer une véritable place au sein de sa famille. Acquérant les savoirs basiques, comme marcher et parler, uniquement avec l'aide de sa fratrie, elle dut faire face à un retard mental et physique conséquent, l'excluant d'une large partie de la société. Son entourage froid et distant constitué de sa maisonnée ne lui accordait qu'une importance minime, certain que jamais elle ne pourrait rattraper cet important sous-développement, ne prenant alors même pas la peine de l'aider à combler son manque de connaissances et de savoirs.
Cependant, malgré la haine qu'ils nourrissaient pour leur progéniture, les parents de Yoigoshi l'entrainèrent dans la sombre culture se développant depuis des générations dans cette famille : le culte incessant de leur déité, Cancer, la menant dans le fanatisme. Les instants de prière rapprochaient la jeune fille de sa génitrice, et elle découvrit une femme dure et fermée, ne lui adressant la parole que pour lui parler du Condamnateur. Ainsi, un jour comme un autre, Yoigoshi promis de vouer sa vie à la déité, et depuis cet instant, chaque pas qu'elle fit en ce monde, chaque geste, lui fut dédié. Ce jour là, sa mère lui fit un présent. La jeune fille avait 7 ans, et se fit percer le ventre. Quand elle ouvrit les yeux, elle vit un bijou merveilleux accroché à son nombril. Une croix, symbole de la famille, d'un sublime argent. Ce fut le premier et dernier cadeau de la femme.

Depuis toujours, la famille des Toushi était à fuir et à ignorer pour le reste des ménages de l'île alors occupée par cette large parenté. Crainte par tout un chacun, un nuage sombre de murmures incessants planait constamment au dessus de leurs toits. La naissance de la gamine fut une nouvelle cause du rejet entourant ce nom maudit au fil du temps; chacun eut ouï de l'abandon partiel de l'enfant. Malgré tout, personne n'eut le courage de changer le cours des choses en prenant en main la vie de la jeune fille, la population étant trop effrayée par le fanatisme flottant autour des demeures habitées, et étant au courant de la rapide conversion de Yoigoshi à cette religion.
Malgré son statut social loin d'être élevé, la large parenté Toushi possède une forte influence. Ce culte aux très grandes proportions touche une île voisine depuis quelques années, dont la population est entièrement dévouée à la famille et sa déité, en effrayant alors plus d'un.

Alors éduquée par ses deux ainés, Yoigoshi fut longuement imprégnée d'un caractère masculin, ne faisant aucunement attention à la nature de son sexe. Se prenant donc pour un homme au même titre que ses frères, Yoigoshi mit quelques années à différencier son corps des leurs, et à comprendre sa féminité, y accordant soudainement une attention toute particulière. S'étant forgé un caractère dur et masculin durant ces 6 courtes années, elle ne put pas totalement refouler cette part brutale et dénuée de toute délicatesse de sa personne. Pourtant, malgré un fort retard de connaissance, la jeune fille était toujours calme et a rapidement appris à écouter et observer ce qui l'entourait, créant un large contraste entre sa voix fluette posant des questions enfantines, et son comportement mature pour son petit âge.

Profitant de cette absence de douceur, son père, épéiste hors pair, décida d'entrainer sa fille aux arts de combat à l'arme blanche, allant du coutelas à la petite épée, jusqu'au long katana. Cet entrainement débuta lors du 5ème anniversaire de la demoiselle.
L'homme arriva face à sa fille, et sans un mot, il lui tendit un petit paquet rapidement emballé dans du papier coloré. Le regard plein d'incompréhension, Yoigoshi fixait son père en saisissant le cadeau, ne sachant comment réagir face au premier présent de sa vie, face à cette soudaine attention de son géniteur. Elle tourna alors son petit visage innocent vers ses frères, et les vit hocher de la tête, lui indiquant qu'elle pouvait l'ouvrir sans crainte d'être réprimandée. Ses petits doigts blancs déchirèrent alors rapidement le papier, et c'est les yeux grandement ouverts que la petite fille découvrit un coutelas d'acier finement forgé, à la garde simple mais douce au toucher, recouverte d'un tissu violet. Fascinée par les reflets de lumière dansant sur la lame, elle passa l'un de ses doigts sur le tranchant de l'arme, laissant sur sa peau fine une trainée vermeille. Elle découvrit la couleur du sang, et les dangers d'une arme. Mais en même temps, elle découvrit le plaisir de voir couler ce chaud liquide vital, et suçota sa plaie pour en retirer la trainée rouge au goût ferreux.
La regardant d'un œil satisfait, son père lui adressa enfin la parole d'une voix qui sonna étonnamment chaleureuse aux oreilles de la jeune Toushi.

« Vois-tu cette lame, ma douce ? Elle est tienne. Plus tard, tu comprendras peut être ce présent. Mais maintenant, je me dois de t'apprendre à t'en servir. Car ce n'est pas seulement une arme, que je t'offre, mais c'est un don. »

Suite à cela, il embrassa sa fille, la prit par le poignet, et l'entraina dans le petit jardin sur lequel donnait le salon dans lequel ils se trouvaient. Tout comme la maison, le jardin était minuscule, mais il contenait assez de place pour entrainer deux personnes dans le combat au corps à corps. Yoigoshi découvrit un nouveau visage à son père. Celui du maître d'armes. Celui du combattant. Depuis ce jour et quotidiennement, il apprit à la gamine à manier son couteau, à se défendre, à blesser, voire même à tuer. Il lui enseigna les arts de guerre, puis au fur et à mesure que le temps passa, il découvrit en elle une épéiste hors du commun. Elle apprenait vite, et montrait des capacités qui n'auraient jamais effleuré la pensée de l'homme. Elle avait un talent.
En grandissant, la demoiselle prit des armes de plus en plus variées, montrant une large préférence dans le katana, y consacrant alors la plus grande partie de son temps d'entrainement. Elle devint rapidement la fierté de son père, et ce tout le temps de cet entrainement.

Ainsi, Yoigoshi vécut son enfance mêlée entre les entrainements et les prières, entre les cours de ses frères et les longs moments solitaires à penser à son existence, bien souvent en pleurs après avoir caché ses émotions de la journée à ses parents, voulant se montrer forte et les voir fiers d'elle. Vers ses 8 ans, elle fut mise en demi pension dans une école à mauvaise réputation. Mais elle n'y resta qu'une courte année, se forgeant un caractère fort et un peu barbare, commençant à diriger une bande de garçons un peu plus âgés qu'elle en une forme de gang enfantin mais brutal.

Elle croyait que sa vie se déroulerait comme ça. Elle pensait qu'elle pourrait, comme le faisait son père, vivre de son art de guerre tout en priant sa déité, au sein de sa famille, en paix et dans le calme. Mais une vie parfaite n'existe pas. Rien ne se déroule jamais vraiment comme on le désirerait. La Marine, ayant perdu tout contrôle de l'île sur laquelle se répandait le culte des Toushi, décida d'exterminer la source de cette absence d'obéissance. Mais ça, la jeune fille n'en savait rien. Tout ce qu'elle put voir, c'est sa maison détruite en rentrant de l'école en retard, ainsi que toutes celles du reste de sa famille.
Un frisson de peur la parcourut alors. Ses jambes se mirent à trembler quand elle fut face à la porte détruite de sa petite demeure, le mur à moitié écroulé autour du chambranle. Immobile face à la maison, son cœur serré battant la chamade, elle ne savait pas quoi faire. Fuir ? Fouiller les décombres pour voir si quelqu'un était encore en vie ? Les idées fusaient à travers sa petite tête, ne comprenant pas pourquoi si subitement, toute sa vie venait de s'écrouler. La seule chose qu'elle savait, c'était que si elle entrait dans la bâtisse écroule, elle allait sans doute voir les corps inanimés de sa parenté. Mais ses jambes la portèrent toutes seules, et la menèrent sur le perron, pour ensuite enjamber les restes de bois sombre de la porte. C'était une jolie porte, avant, noire aux décorations blanches et gravées avec délicatesse dans le bois. À cette pensée, Yoigoshi se mit à sourire au milieu des larmes qui se glissaient jusqu'à ses lèvres.

L'enfant avança jusqu'au petit salon et y découvrit ses deux frères... Ou plutôt leurs deux têtes. Subissant une nouvelle vague de sanglots, elle se mit à chercher leurs corps des yeux, affolée et effrayée. Partout sur les meubles, les murs, des giclées de sang se faisaient voir. La haine remplissait l'endroit, la haine et la souffrance. C'est alors que, pas loin de la cuisine, elle aperçut les corps brisés de sa fratrie, aux membres tordus et à la peau déchirée. Se rattrapant contre un mur pour ne pas tomber, l'orpheline sentit sa tête tourner, et fut prise de vertiges; ceux qui avaient fait ça aller payer pour leur crime.
Longeant le mur glissant et sali par la chaleureuse couleur du sang, Yoigoshi humecta ses lèvres sèches et réprima un vomissement. Elle devait se montrer forte. Ses pieds rencontrèrent alors une flaque de sang, et elle glissa, se cognant la tête dans sa chute, rendant sa vision encore plus floue. Dans les brumes de ses larmes, allongée sur le dos, la gamine put voir un mur entièrement écroulé. Il séparait le salon de la petite pièce contenant l'autel. Accroché au bâti en pierre froide se tenait le corps de sa mère, agrippé dans une position de supplice. Sa tête, presque entièrement détachée de son cou, montrait une expression de folie, les yeux révulsés, et la bouche grande ouverte. Ne pouvant retenir son estomac de se vider plus longtemps, elle se retourna et vomit jusqu'à ce que ne sortent de sa bouche tordue que quelques restes de bile. Se relevant ensuite avec difficulté, elle décida de quitter l'odeur nauséabonde de la mort récente de toutes ces personnes. Marchant lentement vers la porte menant au jardin, elle trébucha à quelques reprises sur des meubles réduits en pièces, puis elle atteint enfin l'air frais du soir. Mais le cauchemar était loin d'être fini...
Adossé contre un mur de l'enceinte du petit carré d'herbe, le père de la jeune fille avait lui aussi trouvé le sommeil éternel. Ses mains, serrant encore fermement son katana, étaient projetées loin de son corps, presque aux pieds de Yoigoshi. Inspirant une grande bouffée d'air, la jeune fille retourna à l'intérieur de la maison sans s'attarder sur le corps lacéré de son paternel. Lui aussi, avait perdu la tête. La sauvagerie du massacre envahissait peu à peu le corps faible de l'enfant, et ses yeux, rougis par les pleurs, ne voyaient plus que des formes floues et indistinctes, l'odeur de la chair fraichement coupée prenant possession de son esprit. Elle tenta de monter à l'étage, elle voulait son coutelas, c'était le sien, son cadeau, son premier. En gravissant les marches souillées de l'escalier, elle glissa à nouveau, et retomba tout en bas, retirant toute forme d'espoir à la jeune fille. Allongée là, elle serra ses jambes contre son torse et s'évanouit, seule entre les murs éboulés et les tâches de sang, au milieu des cadavres.

Son réveil fut plus douloureux que son sommeil agité. Elle ne savait pas combien de temps elle était restée là, blottie contre un mur froid. Son corps meurtri par la chute lui faisait terriblement mal, et se redresser fut une épreuve difficile pour elle. Elle arriva pourtant à monter les escaliers pour rejoindre la chambre qu'elle partageait avec ses frères. L'étage était presque propre, les seules traces de sang visibles étant celles des semelles salies des bourreaux. La lame était à sa place, dans un petit étui en bois qu'elle avait taillé. La vision de son arme lui redonna des forces, et c'est en forçant le pas qu'elle l'atteignit, le souffle court. Ses doigts glissèrent sur la boîte, puis elle l'ouvrit et prit possession de son coutelas, le serrant contre elle comme s'il s'agissait d'une petite peluche, prenant de grandes inspirations pour retrouver courage. Fuir, il lui fallait fuir. Elle le savait, ceux qui avaient commis ce crime pourraient la rechercher, ne l'ayant pas trouvée dans la maison. Mais où ? Elle était maintenant seule, terriblement seule, uniquement accompagnée d'une petite arme et de la pensée de sa déité.
Mais l'enfant avait la force de continuer et de se redresser. Le regard confiant et plein de haine, elle rejoignit les escaliers, et le visage froid et fermé, elle les descendit pour se diriger vers la porte démolie. Après un dernier regard vers le carnage qui s'étalait à ses pieds, elle enjamba les débris de bois et de pierre, et disparut dans l'oubli. Les larmes ne coulaient plus sur son visage fin. Ses émotions disparurent dans la mort de ses frères, l'offrant alors en tant que coquille vide aux affronts du monde.

Suite à une courte recherche, elle eut la chance de trouver un navire qui semblait sur le départ. Se glissant au milieu des marins agités, elle prit place dans la cale du bâtiment, et attendit, dans le froid, uniquement vêtue de sa tenue d'école souillée par le vomi et le sang. Elle resta ainsi enfermée quelques jours, qui lui semblèrent durer des années entières, fouillant dans les tonneaux et autres choses diverses présentes pour dégoter de quoi se nourrir et s'abreuver. Cependant, il était difficile de trouver quelque chose sans se faire remarquer, et elle dut à plusieurs reprises se passer de repas, rendant son corps fin encore plus maigre qu'il ne l'était déjà. Priant régulièrement, elle ne souhaitait qu'une seule chose : un débarquement.
Mais la chance ne peut durer indéfiniment, et l'une de ses siestes se vit raccourcie par un violent coup de pied dans l'estomac. Effrayée par cette soudaine douleur elle chercha à fuir, mais ne put parcourir plus de trois mètres avant de se trouver étalée par terre, trop faible pour courir, et trop entourée pour s'échapper. Un rire gras vint à ses oreilles, et elle fut amenée face au visage répugnant du capitaine du navire. Gras et couvert de bijoux, d'or et de pierreries, il souriait largement, montrant de nombreuses dents en or. Yoigoshi, soutenue par deux marins souriants, avait cessé de se débattre face à cet ingrat personnage, aussi dégoutée qu'effrayée par la vision actuelle qu'elle avait.

« Alors gamine, on se balade sur mon navire sans ma permission ? Il va te falloir payer pour cette intrusion, ma jolie... Vous deux ! Balancez la dans ma cabine ! »

De nouveau de nombreux rires, puis elle fut menée dans les quartiers du capitaine, sans doute un pirate, se disait-elle. S'en suivirent des moments qu'elle rejetait avec force, voulant les voir disparaître à jamais de sa mémoire. Son sang se mit à couler régulièrement entre ses jambes trop maigres, son corps meurtri alors utilisé comme un jouet, une poupée, pour la totalité de l'équipage. Durant trois longues années, elle dut écarter les cuisses et obéir au moindre désir de chacun des hommes du bâtiment, en échange de leur « hospitalité ». Contre son cœur, cachée par ses vêtements sales et déchirés, sa petite lame était toujours soigneusement cachée, enroulée dans un vieux chiffon pour ne pas lui brûler la peau de multiples coupures.
Mais la torture ne pouvait pas durer indéfiniment. À onze ans, elle tenta de se révolter, et alors qu'un pirate se rhabillait, elle brandit son arme et la lança dans la nuque de l'homme, sans scrupules ni remords. Son tortionnaire s'affala sur le sol, la lame enfoncée jusqu'à la garde dans le cou de la cible, le sang s'écoulant doucement le long de la plaie. Un plaisir intense grandit dans le corps de l'enfant face à cette scène glaciale; elle le voyait enfin à ses pieds, couvert de ce liquide vermeil, mort. Malgré tout, elle ne pouvait pas sortir, et le prochain marin n'allait sans doute pas tarder à arriver. Rapidement, elle cacha le cadavre et retira son arme de la chair froide du pirate, et attendit sagement sa cible suivante.

Comme elle s'y attendait, il ne tarda pas, et la trouvant déjà à moitié nue, il ne prit pas la peine de se déshabiller lui-même. Mais ce qu'il ne pouvait pas prévoir, c'était cet acier froid qui vint lui chatouiller les intestins. Yoigoshi, allongée sur un lit miteux, venait de jeter une seconde fois son arme à l'endroit précis qu'elle avait visé. Sous le regard choqué de l'homme qui se tenait debout face à elle, elle se mit à rire doucement, puis se leva, et se mouvant avec une grâce féline tranchant avec son jeune âge, elle dégagea la lame sauvagement, avant de la renfoncer dans la même plaie, essayant de l'élargir un peu, un large sourire sur le visage. Puis elle décida de faire passer le tranchant de son coutelas sur le visage effaré de sa proie, lui crevant lentement les yeux, agrandissant sa bouche déjà trop large au goût de la jeune fille, laissant à l'homme de nombreux souvenirs glacés. Son visage, tordu de peur, faisait juste rire l'enfant, qui s'amusait à entendre le pirate gémir de douleur, le torturant toujours plus, jusqu'à l'achever en lui tranchant la jugulaire.
Au fond de la petite cabine se trouvait un bac d'eau froide, dans lequel Yoigoshi alla se baigner une fois le « travail » terminé. À ses côté, un vieux savon que lui avait donné le capitaine. Une douce senteur de fleur remplit alors l'air souillé de la pièce bancale. Elle avait toujours aimé les orchidées.

Mais bien sur, de tels actes ne pouvaient rester impunis, et c'est très vite qu'elle se retrouva de nouveau sauvagement violée, puis abandonnée sur une île quelconque dans un lieu qui lui était totalement inconnu. De toutes façons, elle n'avait jamais étudié aucune carte, elle savait à peine sur quelle île elle avait vécu.
Sa lame lui avait été retirée, ainsi qu'une partie de ses vêtements. Elle se retrouvait donc sur une île peu fréquentée, à demi nue, et seule. Quoi de plus joyeux ? Le seul petit espoir qui se forma devant ses yeux fut un petit ponton presque abandonné contre lequel pouvait se serrer un petit navire. Au début, la solitude lui fit plus de bien que de mal, et elle essayait de se nourrir du mieux qu'elle le pouvait, malgré ses longues, très longues nuits dans le froid, et effrayée. Mais assez vite, la malnutrition et le froid l'affaiblirent, et l'absence de toute compagnie commença à lui ronger la raison.

C'était une journée comme tant d'autres depuis déjà trop longtemps pour l'enfant. Il faisait froid, et le seul bout de tissu qui lui couvrait le torse était une lanière de son pantalon qu'elle avait déchirée pour cacher sa petite poitrine. Sa bouche était sèche et son ventre, trop maigre, laissait paraître chacune des côtes de Yoigoshi. Tremblante, elle était recroquevillée contre une pierre glacée, à l'abri du vent qui lui fouettait le corps. Puis le vent disparu. Le froid l'abandonna. La pierre contre laquelle elle était réfugiée n'était plus là. Devant elle s'étendait alors un paysage qu'elle n'avait jamais vu auparavant sur cette petite île dont elle pensait avoir déjà fait le tour plusieurs fois. Prise par ses hallucinations, elle se laissa porter par la curiosité et tenta de se relever, malgré les douleurs qui la lançaient de partout. Son corps était faible, sa démarche chancelante, mais elle voulait visiter ce nouveau lieu, comme poussée par un souffle nouveau, tirée vers cette image presque entièrement créée par son imagination. Tout lui semblait alors si beau, si doux, une odeur de fleurs se répandait dans l'air autour de la jeune fille. Lentement, elle s'aventura dans cette forêt de sensations oubliées, trébuchant à chaque aspérité du sol, frêle petite chose au milieu de géants végétaux, à la limite de s'effondrer à chacun de ses pas la dirigeant un peu plus profondément dans cette gracieuse immensité de verdure.

Une petite clairière s'ouvrit devant ses yeux, le sol tapissé de grandes fleurs violettes et roses. Comme dans un rêve, un fin rayon de soleil vint se poser sur la beauté de cette scène aux aspects mystiques. Cette vision réjouit le cœur de la jeune fille, qui tenta alors de s'élancer en avant pour en profiter de plus près, mais perdue dans ce bonheur nouveau, elle ne s'aperçut pas du sang qui s'écoulait de ses pieds et ses chevilles, coupés et déchirés par les pétales tranchants composant le tapis fleuri. Soudainement, la joie s'effondra, le soleil s'effaça, et la douleur s'infiltra dans les jambes meurtries de Yoigoshi. Elle laissa s'échapper un long cri de souffrance et s'effondra, le corps brûlé par les plaies qui se formaient sur sa peau pâle et fine, la faisant rougeoyer d'une tendre couleur rubis. Tentant de se retourner sur le dos pour inspirer une dernière fois la douceur de l'air ambiant, elle remarqua, sur un piédestal en pierre taillée grossièrement recouvert de lierre, la présence d'un katana à la lame violacée et à la fine garde d'acier, semblant être délicatement forgée. Puisant dans ses dernières forces, la vue floutée et la peine envahissant son âme, la gamine se remit sur pieds et dirigea ses pas incertains vers la lame.
Un katana très long, à la lame étrangement faite des pétales des fleurs environnantes. Il était léger et parfaitement équilibré, et la puissance qui en émanait contrastait avec la fragilité de la fillette cadavérique. Fascinée et envoutée, Yoigoshi s'empara de la garde et glissa ses doigts le long de l'arme, alors bien plus longue que la petite envergure de l'enfant. Sur la pierre reposait le fourreau de l'arme, mélangeant des teintes violacées et rosées, parsemée de noir et de fine lignes d'argent. Mélangeant grâce, beauté et puissance, l'arme semblait alors être un bien unique et inouïe aux yeux de la gamine. Après l'avoir reposée sur le piédestal, Yoigoshi s'agenouilla dans le but de prier sa déité... mais ses plaies, saignant continuellement, la firent retourner dans le royaume des brumes, et elle perdit connaissance.
À de nombreuses reprises, ses yeux se rouvrirent, mais à chaque fois, le paysage qu'ils pouvaient voir était différent. La jeune fille, en proie à de nombreuses hallucinations, un poison froid s'insinuant dans ses veines, se retournait encore et encore, le visage tordu de douleur, la sueur coulant abondamment sur sa peau jeune et grandement abîmée. Ses pensées se mélangeaient, elle ne savait pas où elle était, ni ce qu'elle faisait en cet endroit qui ne cessait de se transformer devant ses yeux rougis et gonflés.

Puis d'un coup, tout s'arrêta. Son corps cessa de trembler, ses sueurs glacées ne coulaient plus, et sa vision, jusqu'alors floue, fut plus nette et plus claire, dévoilant au pied d'une petite colline sur laquelle se trouvait Yoigoshi le vieux ponton... et un petit bâtiment amarré. Que venait-il faire sur cette île aussi vide ? Elle n'en savait rien, mais c'était sa chance de s'échapper. Quand elle se redressa sur ses jambes fragiles, elle remarqua qu'à ses côtés gisaient dans l'herbe le katana et son fourreau. Dans un frisson d'enthousiasme, elle s'en empara et fouetta l'air de la lame dans un mouvement lent, mais précis. Satisfaite, elle rangea l'arme, et la saisissant en son milieu, elle descendit doucement la petite pente qui la séparait du navire.

Elle réussit à s'y glisser en tant que passagère clandestine sans se faire remarquer jusqu'au premier port atteint, où elle décida de reposer pied à terre et de se lancer dans une nouvelle vie.
Ainsi passèrent quelques années de vol, entourée par un petit gang la soutenant dans ses actions et agissant pour elle à chacun de ses désirs. Mais tout ne fut pas toujours simple, et il lui fallut régulièrement offrir son corps en échange de certaines choses qu'elle désirait. C'est ainsi qu'elle devint la prostituée d'un alchimiste qui lui apprit les secrets des fleurs, lui montrant alors comment créer tant des baumes soignants, que des drogues et des poisons dans lesquels tremper une lame bien acérée. Mais c'est aussi ainsi que Yoigoshi prit conscience des plaisirs de la chair et de la domination sexuelle sur les personnes ayant à peu près son âge. Il faut dire que son corps grandissant, sa poitrine se développait d'une façon plutôt plaisante pour les regards divers et variés. Voulant rester dans un type provocateur, jamais elle ne s'était lassée de la simple petite lanière de tissu blanc lui entourant les seins, les laissant admirables par tout un chacun.

Néanmoins, parmi ces années, pas un seul instant l'adolescente n'abandonna son entrainement; un rituel se forma alors, et chaque soir, elle trouvait un endroit dégagé pour dégainer son long katana et travailler son art. De la même façon, elle s'acheta quelque coutelas et s'entraina au lancé, chose qu'elle n'avait pu faire depuis que le présent de son père lui avait été retiré. Et bien sur, entre toutes ces activités, Yoigoshi trouvait toujours un moment de prière, si ce n'était le soir avant de se coucher dans un coin de rue ou, quand la chance lui souriait, dans la chaleur d'un bordel.
Au milieu de cette vie plus ou moins difficile, l'image du massacre de sa famille restait gravée dans la mémoire de l'adolescente grandissante, et une haine de plus en plus forte envers les bourreaux de ses frères tant aimés prenait place dans son esprit. Elle chercha alors à découvrir d'où provenaient ces actes d'une barbarie la faisant frissonner (malgré le goût prononcé qu'elle nourrissait pour la douleur des autres...). Ce qu'elle découvrit mena ses recherches vers un moyen de venger sa fratrie. La Marine devait payer de ses actes. Puis, passant de plus en plus de temps à lire, ses yeux se posèrent sur une option fort intéressante... Impel Down. Le passé de la prison qui la sépare totalement de la Marine enchantait la jeune femme, qui, malgré son dégout pour le gouvernement, ne souhaitait pas rejoindre des pirates, trop terrorisée pour cela. À cette découverte, un large sourire se forma sur son petit visage. Il lui fallait intégrer ce milieu, et au plus vite.

Suivant toujours cette même routine, cinq années passèrent jusqu'à ce qu'elle se sente prête à quitter la petite ville inanimée dans laquelle elle vivait. Durant ce temps, elle s'était forgé une froide réputation, et n'était bien accueillie que dans les lits d'hommes ou de femmes cherchant un peu de chaleur ou de plaisir. Mais pour quitter ce lieu, il lui fallait prendre place sur un navire, et cette fois-ci de façon légale. Abandonnant son petit gang, c'est vers le mercenariat qu'elle se tourna, devant d'abord faire ses preuves pour prendre place sur de grands et importants bâtiments. Des missions sans intérêt lui furent confiées, en raison de son jeune âge et de sa petite taille, qui ne facilitaient en rien son avancée dans le milieu froid des mercenaires. Mais surtout, ce qui la faisait le plus freiner, c'était les raisons pour lesquelles elle était payée. Servir la Marine, servir des pirates... Ce qui la mena à une certaine crise fort désagréable.

« J'en ai assez de vos contrats de pacotille. Trouvez moi donc quelque chose digne du nom qu'on lui donne, avant que l'envie de vous agrandir le sourire au coutelas ne me démange trop. »

Un rire gras s'était élevé de la gorge de l'homme qui lui offrait les contrats, grand, sec, et mince, au regard rieur et aux mains fort baladeuses. Rire qu'il ne garda pas longtemps, une fois qu'une froide lame vint se caler contre ses gencives. À son oreille, il pouvait sentir le souffle chaud de Yoigoshi, rapidement suivi d'une morsure excitée dans son cou. Elle appuya un peu plus l'arme contre le coin gauche de ses lèvres tremblantes, jusqu'à ce que le sang commence à couler sur sa langue. Très lentement, la jeune femme remonta sa lame jusqu'au milieu de la joue de sa proie, découpant sa chair, un lueur glacée brillant dans l'émeraude de ses yeux. Sans ajouter un mot, elle se glissa à nouveau face au mutilé, un sourire satisfait accroché aux lèvres.
Suite à cet incident, il lui donna des gros contrats, le genre dont elle revenait à moitié en train de ramper pour venir chercher sa paye, bien souvent blessée, mais n'abandonnant jamais. Et au bout de deux ans, c'est une fière renommée qui suivait la « petite femme au katana mystérieux », qui devint bien vite la « Dame aux Fleurs ».

Et puis la chance lui sourit. Encore aujourd'hui, bon nombre de ses prières destinées à sa déité reposent sur cet événement, dont elle ne pensera jamais avoir assez remercié Cancer de lui avoir offert cette opportunité.
Il s'agissait sans doute du plus grand bâtiment qu'elle ait jamais vu. « Sweet Mary ». Passant des heures à admirer le navire amarré, elle observait les allées et venues des marins qui en sortaient ou rentraient, écoutant du mieux qu'elle le pouvait les discussions entre les hommes de l'équipage. Au cours de ses petits temps d'espionnage, elle put apprendre qu'il s'agissait du navire le plus important d'une grande famille de marchand d'épices dans le monde entier, riche et puissante. Il ne resterait dans cette petite ville que quelques jours, ne servant d'escale que pour réparer quelques soucis mineurs dans la coque et il semblerait aussi... Engager quelques combattants à bord.

Toujours si droite et fière, un doux parfum d'orchidée entourant son petit corps finement musclé, Yoigoshi s'avança vers un groupe de matelots en train de profiter de leur dernier jour à terre, de façon à leur demander où se trouvait le capitaine du « Sweet Mary ». Mais quand vous avez trois marins en train de boire une chope de bière, tranquillement attablés au soleil, l'arrivée d'une jeune fille demandant à voir leur supérieur leur est plutôt comique... jusqu'à ce qu'ils voient l'épéiste planter sa lame dans la table comme dans une motte de beurre. Mais le plus étonnant, à leurs yeux, ce fut de voir naitre et grandir, autour du katana et sur la table, une fleur rosée fort envahissante. Un sourire et un regard amusé de la jeune fille les rappelèrent à l'ordre, et c'est en bafouillant des excuses qu'ils la menèrent au capitaine.
Engagée dès le premier regard pour protéger le navire de toute hypothétique attaque pirate, c'est avec une certaine joie mêlée de mélancolie qu'elle vit s'éloigner sa petite ville et disparaître son groupe de compagnons de son âge. Elle ferma alors les yeux, et tout s'effaça. Il était temps pour elle de quitter cette vie de larcins et de prostitution, et de répondre à ses désirs de vengeance.

La jeune femme était donc partie voguer sans le savoir pour de longues années sur le « Sweet Mary », alors devenue comme une sorte de gardienne du bâtiment, grassement payée et fort respectée pour ses talents à l'épée. Régulièrement, le navire se voyait pris d'assaut par quelques pirates inconscients, qui, une fois sur le pont principal, regrettaient d'être entrés dans la piraterie, ou d'avoir choisi d'attaquer une si grosse bête. Durant ces longues années en mer, à ne voir la terre qu'en de rares occasions durant lesquelles elle continuait ses recherches sur Impel Down, elle put croiser quelques têtes à la prime élevée, et se lier d'une rapide amitié avec certains matelots ou même capitaines pirates... le temps d'un combat ou deux. Mais désormais, une fois à bord, elle n'avait pas la moindre idée de la façon dont elle pourrait se joindre à l'équipage de la prison. Peut être en débarquant directement sur l'île, mais elle en doutait fort. Et elle voyait mal son petit commandant l'apporter en ce lieu dont la simple évocation le terrifiait.
Malgré le fait qu'elle ne soit toujours pas rentrée dans cette organisation tant désirée, Yoigoshi considère ces années au calme comme ses plus belles. Elle avait tout ce qu'elle voulait, poutrait du pirate de temps en temps et calmait ses ardeurs tant sexuelles que tortionnaires sur certaines de ses tristes proies. Le capitaine du navire lui avait offert une magnifique suite et avait fait faire sur mesure les vêtements et bijoux désirés par la demoiselle, concevant même un petit autel pour qu'elle puisse prier dans le calme.

Et puis, comme un second cadeau de sa déité, après deux ans sur le « Sweet Mary », elle eut la plus belle proposition de sa vie.
C'était un jour dont le temps était ni particulièrement beau, ni terriblement pluvieux. Le ciel était couvert de nuages, mais la température ambiante était élevée dans le centre de la ville portuaire qu'ils avaient accostée quelques heures auparavant. Comme à ses habitudes lors des escales, Yoigoshi trainassait de taverne en auberge, et de bordel en coin de rue, regardant au passage sur les murs les noms recherchés. Beaucoup connaissaient son nom, et souvent, elle pouvait entendre de légers murmures sur son passage. Sa capacité à renvoyer les pirates au fond des océans commençait à se faire savoir, et elle croulait sous les offres d'emplois divers pour d'autres familles marchandes.
Calmement installée sur la terrasse d'une taverne à siroter une bière, la petite femme regardait les passants vaquer à leurs occupations, et les clients boire le plus possible avant que leur foie ne réagisse par un rejet de toute chose jusqu'alors ingurgitée. L'après midi passait calmement jusqu'alors, et le soir approchant, le ciel décida qu'il était temps de se dégager quelque peu, remplaçant le gris des nuages par une lueur bleue-dorée annonçant un futur coucher de soleil rougeoyant. Perdue dans sa silencieuse contemplation de la voute céleste, elle ne vit pas arriver à sa table un homme à la démarche féline et inquiétante. Ce ne fut que lorsqu'il s'assit face à elle qu'elle remarqua sa présence, et tenta d'analyser son visage dans les moindres détails, le regard froid et vide, cherchant les raisons pour un inconnu de venir la déranger ainsi.

L'homme semblait très grand, au dessus de la moyenne, et montrait une musculature fine, mais très développée. Ses épaules larges contrastaient avec ses mouvements souples et doux, ainsi qu'avec ses mains, certes grandes, mais d'une finesse étonnante. Son visage, à la peau légèrement bronzée, était carré et sa mâchoire ferme. Ses yeux marrons imposaient le respect, et ses lèvres étaient parcourues d'une fine cicatrice. L'homme que Yoigoshi avait en face d'elle dégageait une impression de puissance et de discrétion, et avait une présence calme et imposante. Une envie folle de lui faire goûter de terribles et longues souffrances parcourut quelques instants ses pensées, qu'elle repoussa avec une esquisse de sourire.
Le « couple » se fixa quelques instants, jusqu'à ce que l'homme prit la parole avec une voix feutrée, tout en appelant une serveuse à leur table.

« Le silence vous sied, Dame aux Fleurs. Saviez vous que votre nom court sur bon nombre des navires pirates qui sillonnent ces océans ? On m'avait dit que vous ne parliez que très peu, et uniquement en cas de nécessité. Cependant, avant la proposition que je vais vous faire, il me plairait d'entendre la voix de cette chère mercenaire qui ne court les mers que depuis deux courtes années. Que prendrez vous donc à boire, pour discuter autour d'un verre ? »

Écoutant attentivement les mots du jeune homme, Yoigoshi termina sa bière et posa la chope sur le plateau d'une serveuse qui passait non loin de là, puis croisa bras et jambes, le regard posé sur l'océan qui se déroulait face à elle. Quand il se tut, elle décala ses yeux émeraude vers le visage de son vis-à-vis et lui répondit.

« Le silence est parfois le meilleur compagnon qu'un homme puisse avoir, il est donc agréable de le contempler avec respect, et il est bon de le garder quand la parole n'est pas essentielle à la compréhension. En savez-vous plus sur moi ? Je ne connais pas même votre prénom, et à vous observer, j'ai l'impression de pouvoir y lire la totalité de mon passé. Je prendrai une liqueur de prune. »

L'inconnu passa commande auprès de la serveuse qu'il avait appelée, se cala un peu mieux sur sa chaise, et reprit toujours sur le même ton.

« Vous ne savez en effet rien sur moi, mais vos connaissances sur l'institution que je sers sont fort développées. » Il s'empara de la chope qui venait d'être déposée devant lui et but doucement. « Vous aimez pousser vos adversaires à bout, et les torturer longuement. De plus, vous nourrissez une puissante haine envers les pirates. Voilà déjà quelques années qu'Impel Down vous suit, Yoigoshi. »

À ces derniers mots, la Toushi crut qu'elle allait s'étouffer dans son petit verre de liqueur. Impel Down la suivait ? L'expression de son visage devait être fort comique, car l'homme qui se tenait face à elle se mit à rire à gorge déployée, avant de finir d'une traite la boisson ambrée.

« Oui, ma Dame, votre souhait le plus cher est peut être en train de se réaliser. Et si nous allions nous réchauffer dans un lieu un peu plus intime, en parlant de tout cela à un endroit un peu plus renfermé ? » Finissant sa phrase, il se leva, laissa quelques pièces sur la table, et invita la jeune femme à le suivre, ce qu'elle fit sans un mot. Sans se retourner, il l'entraina dans une petite maison pouilleuse, et lui lâcha quelques mots moqueurs. « Au fait... Mon nom est Todd. »

La proposition était claire, et après quelques jours de réflexion, Yoigoshi alla annoncer son départ au capitaine du bâtiment qu'elle avait tant servi. Il lui avait été utile pour se faire un nom, et désormais, c'était aux côtés d'Impel Down qu'il lui fallait tracer sa route. Rejoignant un équipage de l'organisation, elle savait que jamais plus elle ne pourrait revenir en arrière. Finalement, elle se dit que sa vie venait tout juste de commencer, alors qu'au loin disparaissait le « Sweet Mary ».

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Takiya D. Genji

Capitaine Pirate
Takiya D. Genji
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MessageSujet: Re: Yoigoshi Toushi   Yoigoshi Toushi Icon_minitimeVen 4 Mai - 16:00

Description :
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Histoire :
Spoiler:
¤ Sous-total : [25/30]

Général :
Spoiler:
Sous-total : [45/50]

Total : [77/5] : [15,4/20] Soit niveau 31, auquel j'ajouterai 4 niveaux bonus parce que je suis définitivement un fan des scènes morbides et glauques What a Face
Donc, tu es niveau 35, avec tout ce que tu demandais pour ta présentation (soit vice directrice de ID, le saijou, la prêtresse cancer etc)... Ta fiche est un peu lourde en élocution parfois, aussi ça te fait perdre quelques points (mais rien de bien méchant, tu perd rarement plus de 1 point par catégorie) Smile
Ah, et pense à poster ta fiche technique ainsi que le post d'ascension aux dieux d'ici pas longtemps Wink

Au final, j'aime beaucoup, le style est pas très conventionnel, et ça se voit que t'es la copine de Dæmon x)

Bon jeu sur le forum alors, et au plaisir de se mettre sur la gueule Razz
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Yoigoshi Toushi

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